15h30.
Je téléphone à la Poste centrale.
- « Bonjour, je voudrais savoir si le bureau de poste du quartier X est ouvert cet après-midi ? »
On me répond avec un ton de chacal :
- « Ben oui hein ! »
Je répond en sortant mes griffes :
- « Ben, j’sais pas, ça fait plus d’une heure que je téléphone là-bas, personne ne répond ! »
- « Ben c’est qu’ils ont du monde et qu’ils ne peuvent pas répondre ! Y doit y avoir du public ! »
Clic.
16h15
Bureau de poste du quartier X.
Un chrono à déposer pour un dossier méga urgent. Une migraine qui m’empêche presque d’ouvrir les yeux. J’attends mon tour.
A l’accueil, la « caissière » de la Poste raconte sa vie à la cliente devant moi.
Bribes de discussions…
« Qu’est-ce que je suis fatiguée ! »... « Le travail, ça m’épuise »… « J’suis vraiment pas faite pour travailler »
Feignasse, va !
Tu m’écoeures !
T’es derrière ton bureau, le cul collé à ta chaise, t’as un rythme proche de celui d’un macchabée et tu te plains, tu dis que le travail t’épuise ?! Pense à ceux qui bossent à la chaîne, ceux qui font les travaux routiers, dans le froid et sous la pluie. Toi, t’es crevée d’être morte.
Et puis, putain, après on dit des fonctionnaires, mais vraiment, il te passe quoi par la tête pour dire tout ça aux clients ? J’suis patronne d’une boîte, une nana comme ça, mais je la flingue !
Ma migraine m’empêche de lui faire de gros yeux, mais je me surprends presque à espérer lui vomir dessus.
Bibis mordants