En avril 2002, l’Angola mettait fin à 27 années de guerre civile
qui ont laissé derrière elles 80 000 victimes, tuées ou amputées.
Afin de sensibiliser l’opinion publique au problème des mines
antipersonnel, l'artiste norvégien Morten Traavik a eu l'idée d’un projet pour le moins surprenant : faire un concours de beauté élisant parmi 10 femmes amputées la « Miss
Landmine », la "Miss mines antipersonnel". Premier prix du
concours : une prothèse.
Au-delà d’une sensibilisation collective, cette initiative remet
fortement en cause notre conception de la beauté et rend leur fierté à ces
femmes blessées, physiquement et psychologiquement.
Cela a entraîné beaucoup de réactions notamment de la part
d'associations d'aide humanitaire qui ont qualifié le projet de "misogyne",
"sexiste" et de "sorte d'attraction de cirque de mauvais goût".
Choquer pour faire réagir était bien le but de Morten Traavik.
Mais qu’est-ce qui choque le plus ? La démarche ? L’utilisation
des mines antipersonnel ? L’image des victimes ? Le regard gêné que l’on
peut avoir sur elles ?
En tous les cas, ce qui m’a vraiment frappé sur ces photos, c’est
la beauté de ces femmes, de leurs sourires et de leurs corps, même mutilés.
Bibis droit dans les yeux
La date de l’élection vient d’être fixée au 4 avril 2008, journée internationale
contre les mines antipersonnel, à Luanda.