L’autre jour, quand j’étais clouée à la maison par cette satanée
grippe, j’ai écouté, comme souvent, les émissions de la jolie Faustine Bollaerd
sur Europe 1. Les thèmes varient chaque jour. On passe du futile à l’utile, de
la légèreté aux sujets plus graves.
On imagine tous à quel point cela doit être horrible de perdre
son conjoint, encore plus (quoi que…) dans la fleur de l’âge. On sait. Du
moins, on croit savoir.
Les témoignages dans cette émission m’ont fait comprendre que
non, on ne sait rien. On pense imaginer ; mais on imagine rien. Que dalle.
Autant je pense de temps en temps à ma disparition (laissant
Amoureux et les filles seuls…), autant je ne pense jamais au grand jamais
jamais jamais jamais à la disparition d’Amoureux.
Les témoignages étaient poignants. Partir sans prévenir... Accidents de voiture, ruptures
d’anévrisme, cancers… Jeunes couples tout juste mariés, femmes tout juste
enceintes ou regrettant de ne pas l’être… « juste » pour avoir une
trace de l’autre, mort, quelque chose qui reste.
Frissons dans le dos.
Je suis pourtant une femme qui savoure, ou du moins qui essaie
de savourer, chaque instant. Qui tente de ne manquer aucuns petits riens de la
vie ; ces petits riens si beaux et qui changent tout. Une femme qui tient
à crier son bonheur dans un monde où les gens ouvrent leur gueule uniquement
quand ça va pas. Jamais quand c’est bien, quand c’est bon.
Je suis une femme qui dit souvent à l’autre son affection, son
amour, son plaisir, son bonheur d’être là.
Je suis une femme qui pense que c’est important de dire.
Et après cette émission, je suis une femme qui pense que c’est non
seulement important de dire, mais encore plus de crier, d’hurler à chaque
instant. Hurler en regardant, en touchant, en sentant.
Les cris du corps.
Amoureux.
Mon Amoureux.
Mon Amoureux.
Je te.
Baisers