Il est tard. Voilà que je n'arrive pas à fermer l'oeil. Ni l'autre. Je me relève. Envie viscérale d'écrire. Besoin du clavier comme d'une clope. Toucher les lettres, à la lumière blanche de l'écran, sans savoir vraiment où je vais. L'écriture automatique a ça de magique. On la contrôle, mais c'est elle qui vous emporte. Elle prend le pas. Elle vous envahit la gueule. Merci. J'aime écrire. De plus en plus je crois. Nan, j'crois pas, je suis sûre. Les mots sont plus dociles. L'écrit est comme nous. Evolutif. Modulable. Il s'évapore pareil. De l'eau sur le feu. Jusqu'à plus soif, jusqu'à pénurie de liquide. Je me relève pour écrire. Des mots. Mots et bouche cousue.