J'ai des voisins adorables. Vieux mais et adorables. Quatre-vingts ans passés, Marcel jardine avec son bob vissé sur la tête et son gros pull en laine sous 30° et Madame, elle, attend avec son pote Alzheimer, son homme sagement à la maison.
Bref. Ils sont adorables. Ont leurs p'tites habitudes, leur p'tite maison, leur p'tit jardin... et leurs grosses salades. Et tellement de grosses salades qu'ils en donnent à leurs voisins et leurs voisins, c'est qui ? C'est moi !
Alors, c'est sûr, c'est super gentil, ils pensent à nous et toussa... Mais bordel, moi qui suis insectophobe (ou plutôt entomophobe pour parler la France), c'est juste pas possible ! Marcel, mets de l'insecticide sur tes salades !!!!!!!!!!!!!!!!!
Par bonne conscience, très positive, je me dis que je vais les manger ses salades, des "vraies" salades du potager, avec plein de vitamines. Je commence à les laver. Une fois, deux fois, trois, quatre, cinq fois. Rincées, re-rincées. Un peu de vinaigre de vin, voire le litron, pour assassiner âmes qui vivent. Mais tu parles ! C'est coriace ces bêtes-là ! Et d'une, elles s'accrochent comme des sangsues avec leurs petites pattes griffues et de deux, elles sont minuscules, alors pour les débusquer, c'est gratiné.
Résultat, je passe feuille par feuille à la loupe (à prendre au pied de la lettre), je lave, je repasse feuille par feuille, je relave, je vinaigre, je revinaigre, je rince, je rerince. J'inspecte et pof ! y'en a toujours des tonnes coincés dans les alvéoles saladières, tapies vert sur vert...
Je fixe alors le rebord de l'évier où jonchent tous ceux que j'ai réussi à exterminer. Ca me dégoûte et zou, je jette la salade direct au fond de la poubelle, grognant comme une vieille (pas la salade, ni la poubelle... moi !).
Bref, Marcel, arrêtes tes salades ! Où mets des anti-tout dessus ! Ou files-moi tes fraises, tes poireaux, tes pommes, tes poires ou tes scoubidous ! Mais arrêtes tes salades !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!