Hier midi, à la terrasse de Quick. Le soleil daigne enfin montrer sa tronche. J'ai choisi une table sans parasol. Les "avec", je les laisse aux Allemands. Salade, Long Fish, Coca light sans glaces. Je mange, je parle, on discute. Les gens vont et viennent avec leurs plateaux rouges. Un peu de vent, juste bien. Et puis y'a cette famille, un peu plus loin sur ma gauche, à deux tables de nous. Mère, père, fille pré-ado, fils pré-ado. Le gamin tire la tronche. Typique de l'âge, je me dis. Je mange, je parle, on discute. Et puis, y'a ce soudain. Un soudain où y'a ce père, jogging noir, cheveux gris, qui se lève en trombe, qui change de visage, qui empoigne son fils par la taille du jeans, qui le renverse pour accéder à ses fesses, qui crie, qui tape, qui fout une fessée à son môme de 12 ans, qui crie encore. Une férocité inouïe. Des "Là, tu m'énerves" qui résonnent de partout. Le pater retourne s'asseoir. La mère sourit. (...) Le gamin planque son visage dans ses mains, dans ses bras. La soeur, tête baissée, ne bronche pas. Le père marmonne quelque chose. Le fils relève sa tête et hurle "La honte, c'est toi".