Mercredi matin, environ 9h00.
Je viens de déposer Petite Fée à la crèche. Je l'ai laissée en larmes donc suis pas super bien. J'aime pas.
Je roule vers l'agence.
Dans l'rétro, un voiture bleue qui me colle. Je ne vois même pas ses phares. Ca m'agace. Je freine d'un coup pour lui faire prendre ses distances. Je regarde le type, surpris, s'exciter comme un poulpe derrière son volant. Il recommence. Me colle de plus près. Son pare-choc embrasse presque le mien. Ca m'agace. Je refreine. L'excité continue : appel de phares, klaxon de con. Ca m'agace. Je ne suis pas d'humeur. Je m'arrête. Direct. En pleine rue. Je sors de ma Polo, dégaine mon flingue et demande au poulpe ce qui se passe. Il sort. A peine la trentaine, le cheveux ras, tee-shirt moulant, jeans trop court (détail rédhibitoire).
"Mais c'est qu'elle descend de sa bagnole en plus ?! Mais c'est qu'elle descend !?" hurle t-il.
Ben oui connard, qu'est-ce que tu crois ?
"Mais t'imagines c'que je pourrais t'faire ????"
Et là, je ne sais pas ce qu'il m'ait passé par la tête. J'ai endossé ma tenue de Wonder Woman (serre-tête, cape, bracelets manchettes et lasso) et lui ai répondu :
" Non, j'vois pas bien. Mais toi, tu dois pas t'imaginer ce que MOI je pourrais te faire !"
Et là, il s'est senti tout con (et moi, soulagée à vrai dire...).
Je suis rentrée dans ma Polo. Les nerfs en pelote. Il est rentré dans sa voiture bleue. J'ai mis la radio à fond (radio classique... ça dénote) et j'ai roulé. Regards dans le rétro : il était loin derrière.
Ce n'est pas une histoire de poids. C'est une histoire de limite(s). Qui était décidé à aller le plus loin ? Mercredi matin, c'était moi.