Y'a des secondes qui nous replongent dans des années.
D'un seul coup.
Un visage caché sous une casquette bien enfoncée.
Un sourire, toujours le même, qui veut faire croire à la légèreté.
Des années.
Des années sans se voir.
Et puis ça y est, c'est le moment.
Face-à-face.
Et puis l'évidence vous saute au coeur.
Se prendre dans les bras l'un de l'autre.
Parce que c'est ça.
Parce qu'il n'y a que ça.
Il n'y a que lui qui puisse dire les choses.
Le corps.
On sait bien qu'il y aura de l'étonnement, on le connait.
On le sent le geste de recul.
Mais on tient.
On le "pousse" à rester.
Car il ne peut en être autrement.
La pudeur est dans le silence, pas dans le geste.
J'ai besoin de sentir contre moi cet homme aux cheveux blancs.
Lui souffler mes remerciements, ma tendresse et mon admiration.
Il faut qu'il sache à quel point.
A quel point il a été utile à vivre et à rêver.