"L'enfer tout entier est dans ce mot : solitude." (Victor Hugo)
4 millions.
4 millions, c'est le nombre de français souffrant de très grande solitude, 9% de la population. 9% qui sont aujourd’hui exclus des réseaux sociaux, c’est-à-dire qu’ils n’ont ni relations familiales, ni relations professionnelles, ni relations amicales, ni relations de voisinages, ni relations dans le cadre d’activités associatives (culturelles, sportives, caritatives, syndicales, religieuses…).
En dehors des "bonjour" et "au revoir" obligatoires du boucher ou de la buraliste, ces personnes ont moins de trois conversations personnelles par an...
Des chiffres qui paraissent complètement fous, voire absurdes. Et pourtant, ce sont les résultats très sérieux d'une enquête réalisée par La Fondation de France.
1 personne interrogée sur 10 se sent exclue, soit abandonnée, soit inutile. Et, comme on pourrait le penser, les personnes âgées ne sont pas les seules à trinquer. La relation « vieillesse et solitude » est bien sûr en partie fondée (15% des plus de 75 ans sont en situation d’isolement objective), mais l’étude révèle qu’une part importante de la population est dans cette situation dès 40 ans.
La famille de moins en moins présente (33% des Français ne rencontrent pas leur famille au-delà de quelques fois dans l’année, dont 8% n’ont aucun lien, ne serait-ce qu’occasionnel), des relations de travail de plus en plus limitées (20% n'ont aucun lien social avec leurs collègues), des amis de plus en plus rares (9% des Français déclarent avoir aucun ami).
On pourrait croire que c'est (aussi) pour cela que les réseaux sociaux virtuels (Facebook, Twitter et touti couenti) marchent de plus en plus. Et bien pas du tout, 88% de ces personnes ne fréquentent pas ces réseaux. Au contraire, la présence dans les réseaux virtuels est d’autant plus fréquente et assidue que les personnes disposent d’un capital social important.
Alors, une fois qu'on sait tout ça, on fait quoi ?
4 millions.
4 000 000 personnes.