Je te parle comme je te cogne. Mal et fort. Mais apparemment
tu t’en fous, vu que t’as fourré ma queue dans ta bouche et que t’as l’air d’y
prendre un certain plaisir. Tu es consciente de mon dégoût, mais tu sais bien
que je suis comme tous les hommes et que le sexe fait des merveilles.
Seulement même si on a tendance à croire que le sexe ça
passe toujours, avec toi, ca passe juste encore. Mais au moins, quand tu me
suces, tu ne me colles pas trop. Seules ta bouche et ta main droite sont en
contact. La main gauche reste inactive. Ca ne m’étonne pas de toi, t’as
toujours fait les choses à moitié. Pour la baise, c’est pareil. Juste donner le
minimum syndical en voulant faire croire que ce n’est déjà pas si mal. Le sexe
sans le cul. La queue sans les couilles. La bouche sans les dents. Une
feignasse-née. Du coup, c’est comme manger un poulet sans la sauce, c’est sec
et étouffant.
Je ferme les yeux – putain, un comble ! – et m’efforce de
penser à autre chose qu’à ta bouche en rond de serviette attendant le repas. Bander
relevant du miracle, éjaculer serait science-fiction. Une demi-heure déjà que
tu t’acharnes en vain sur ma queue cafardeuse. Faut que ca s’arrête. Je me
concentre alors sur l’idée de jouir entre tes lèvres sèches plutôt qu’entre tes
cuisses. Pour qu’il te reste, à toi aussi, l’amertume de notre gâchis.