Alter Ego

sodocul

 

L'émérite
dynamite
sur le hit
de la beat.

La prodige
callipyge
se néglige
sur sa tige.

L'incrédule
funambule
gesticule...
capitule.

Les secousses
éclaboussent
pamplemousses
et drap-housse.

L'Aphrodite
discrédite
la susdite
grosse bite.

pat

Des œillades en enfilades,
de la soie aux coins des lèvres,
insidieux et bien voilés,
ils jouent.
Ou on l’air de.

L’éloquence facile,
l’évidence agile,
on tombe ou on recule.
Comment veux-tu, comment veux-tu
Que je
t’enclume ?

Parkés sur des a priori,
balancés par des a fortiori,
la barde et le cochon s’en mêlent…
puis s’emmêlent.
Puis,
sans
mail,
le flou demeure,
le fou se meurt,
la dame se came,
et les on-dit pavanent,
pavanent, paname !
Le jeu est terminé,
les pions sont mal rangés,
la partie inachevée.
La peur du 1-0
laisse les ex
aequo 
en plein
sur le carreau.

drosophile

 

Ils pensent tous que je suis aigrie. Aigre. Comme du vinaigre. A leurs yeux, je ne suis plus qu’une vieille fermentation acide. Une drosophile ridée qui pique la peau. Je suis sûre qu’ils se demandent comment je suis encore là. Et même pourquoi. Il n’y a rien qui me tient ici à part ma dignité et ma rogne. Ils me regardent à la sauvette, juste parce que je suis là, devant les choses qu’ils cherchent, posée. Ils m’offrent des gants – comme si je sortais encore – ou des pastilles Vichy. Ils m’examinent comme si j’exagérais de tenir. Parce qu’elle coûte chère la vieille.
Mais pas d’inquiétude mes petits, le désenchantement viendra pour vous aussi. Vous ne le savez pas encore ou vous ne voulez pas le voir. Fermer les yeux permet de survivre. Et pourtant. Pourtant, vous aussi, vous ne servirez plus à rien. Vous aussi, vous vous endormirez en espérant ne plus vous réveiller. Vous aussi, vous aurez des cors aux pieds, des ongles épais, le corps arqué et la tête n’allant pas avec le reste. Comme moi, vous ne prendrez qu’une douche par semaine, parce que la baignoire est trop haute, parce que vous aurez peur de glisser, parce que ça fait du bazar pour rien. Comme moi, vous sentirez le renfermé. Comme moi, vous pisserez dans vos couches. Vous attendrez une sonnerie de téléphone, une sonnette de porte, mais n’entendrez que le tic et le tac. Comme moi, vous allumerez la télé pour passer le temps, parce qu’à mon âge, on ne court plus après, on le laisse filer.
Alors arrêtez votre manège. Arrêtez de croire que vous êtes différents ou supérieurs. J’ai été comme vous et vous serez comme moi. Vous viendrez dans le même trou et on sera bouffé par la même vermine. Vous viendrez rejoindre mémé… quoi qu’il arrive.