Aujourd’hui, c’est le résultat de notre petite histoire commune sur notre fabuleuse Josette !
J’ai débuté l’histoire, vous avez écrit et écrit encore et, ce matin, je l’ai terminée, j'y ai apporté une fin.
Qu'arrive-t-il à Josette ? Va-t-elle ou non révéler ses sentiments à Brandon ?
La réponse est juste là. Ne butez pas sur la longueur du texte, ça vaut le coup !
« Josette était de super mauvais poil ce matin. Elle n'avait presque pas dormi : son lit de camp était un vrai tas de ferraille, Augustin, son chien, un Affenpinscher, avait ronflé toute la nuit, et pour couronner le tout, son cor au pied la lançait follement. Elle en avait marre de se lever tous les matins pour rien. Si seulement Brandon pouvait poser ses yeux sur elle, ne serait-ce qu'une seule fois.
Mais aujourd'hui, elle avait décidé...
...de prendre les choses en main pour de bon. Un coup de pied vengeur à ce foutu clébard pour la nuit passée et elle passe à la salle de bains, déterminée à attaquer un ravalement de façade digne de la Grande Muraille pour qu'enfin Brandon la remarque ce matin à la machine à café.
Ses sandales Scholl (pour cause de cor au pied) claquent sur le carrelage, la douche coule, la trousse à maquillage et le placard à vêtements sont grands ouverts...
... Un petit pull moulant qui mettrait en valeur sa pénurie mammaire ou un joli chemisier à fleurs qui illustre son côté "femme futile et décontractée". Finalement elle opte pour le chemisier avec un jean et ses bottes de danseuse SM en vinyle rouge.
... très très pressé. Et oui, pensez donc, entre son job d'obstétricien à la maternité de Washington, ses rendez-vous avec son avocat pour son divorce, sa fille qui se drogue et qu'il faut toujours aller récupérer à droite et à gauche, tout passe vite. Il faut vraiment réussir à le coincer. Il est si sexy.
Allez hop, dehors. Je monte dans ma voiture, et...
...direction l'institut de beauté. Là, Josette demande la totale : la manucure, la pédicure, le gommage corporel (elle en avait tellement besoin... sa peau était vraiment devenue une peau de crocodile), et bien sûr pour finir l'épilation... Et sur ce dernier point, Josette a passé un sale quart d'heure car...
...des poils, elle en n'en manquait pas ! On l'avait allongée sur la table à côté de Demis Roussos... Ils se comparaient tout les deux... Ah Monstres ! Que ça faisait mal ! Et les assistantes qui courent. Reviennent avec tous les aspirateurs ! Ca vole dans l'air, ça pique au nez... En sortant, rouge encore, de toute sa carcasse. Pivoine ! Et les yeux qui piquent !
Brandon... Brandon qu'elle se répétait comme ça. Si seulement tu pouvais...
...m'emmener voir une opérette avec Eric Morena, des histoires de bateau pour nous évader tous les deux et nous échouer sur une île déserte. Oh, oui ! Déserte. L'amour, l'eau fraîche, Brandon et moi. J'ai toujours aimé l'opérette, petite j'étais amoureuse de Luis Mariano, et je l'écoutais en boucle sur mon mange disque, jusqu'au jour où ma mère...
...s'est pris le 45 tours en plein visage... le mange-disque en ayant eu assez de s'engloutir des bouquets de violettes à longueur de journée... et lui a fait recracher les seules dents qui lui restait, pauvre maman.
Mais le seul irrésistible sourire de mon coeur, c'est celui de Brandon, parce quand il sourit...
... on aperçoit sa glotte. Un accident de jeunesse, une sombre histoire de trottinette à moteur V8, lui avait ôté toute chance de revoir un jour ces 2 dents de devant. Ce qui lui donnait un charme ravageur.
Josette reprit ses esprits et décida de jouer son va tout ! Décidée, elle fouilla dans son sac à main pour récupérer ses clés de voiture mais...
... elle eut soudain un petit tressaillement en retrouvant dans son sac la photo. LA photo qu'elle avait prise de Brandon lors de la soirée karaoké mousse au club de l'escarpin. Ce soir là, habillé de son pantalon en skaï noir et chemise assorti, il avait chanté "allumer le feu" et c'était le coeur de Josette qui s'était enflammé pour Brandon.
Ce bref souvenir passé, elle démarra la voiture et se dirigea vers...
...le seul endroit où il était encore possible de le voir à cette heure-ci : chez Dudule. Elle poussa la porte du troquet, jeta un coup d'oeil circulaire et le vit, accoudé au comptoir entre deux buveurs de p’tit blanc. Son coeur s'accéléra, ses joues chauffèrent, tout son corps montait en température.
Elle tenta de faire un pas dans sa direction quand son talon se rompit. Elle s'étala de tout son long alors que la radio chantait...
..."Il y a trop de gens qui t'aiment ; et tu ne me vois pas". Depuis ce jour au karaoké, Josette n'avait toujours pas trouvé le courage de lui déclarer sa flamme. Elle se releva, s'assied à la table la plus proche et demanda au garçon de lui servir un double scotch bien tassé. Après avoir bu d'un trait son verre, elle décida de...
...se jeter à l’eau, de briser la glace.
Elle s’approcha de Brandon et se livra corps et âme. Des « Ca fait si longtemps »… « tu es tout pour moi »… « je t’aime tant » sortirent de sa bouche. Brandon, non pas insensible mais complètement carbone, la regardait d’un air vide. Son regard resta figé sur les bottes rouges de son admiratrice. Dans un délire alcoolique, prenant Josette pour Wonder Woman, il se jeta comme une merde à ses genoux la suppliant de lui venir en aide pour retrouver sa complète dentition.
C’est alors que l’improbable arriva. Une femme complètement hystérique entra chez Dudule en hurlant d’incompréhensibles menaces. Tout en sortant de dessous son imper un fusil de chasse, elle s’adressa à Brandon : « Espèce de blaireau, c’est pour cette greluche que tu me quittes ? Comment t’arrives à bander pour cette pouffiasse ? On n’est même pas encore divorcer que t’es déjà à genoux à faire ta demande ? ».
Josette la regardait stoïque, elle ne comprenait rien. Brandon, lui, n’avait pas bougé d’un poil. Il fixait sa femme l’air hébété.
Sans plus attendre, l’hystérique déchargea le contenu du fusil à bout portant sur Josette puis sur Brandon qui n’eurent ni le temps de comprendre, ni le temps de réagir…
Le bar s’était figé.
Seule la radio brisait le silence. « L’hymne à l’amour » de Piaf… »