Samedi, c’était l’anniversaire de mon Amoureux. Baby-sitter arrivée, hop, nous nous enfuyons main dans la main pour une soirée en tête-à-tête. Avant d’aller au resto, on décide d’aller boire un verre dans un bar du centre-ville. Je pousse la lourde porte vitrée. Saisie par le nuage de fumée épaisse, je plisse les yeux et rentre. Amoureux me suit. Je m’installe juste là, devant. Amoureux remarque quelque chose parterre, se baisse et ramasse un biberon.
Un biberon ? Un biberon dans un bar à 21h00 ?
Amoureux se tourne cherchant à qui cela peut appartenir. Juste à côté, à une table, une femme, un homme et une poussette avec un gamin tout juste plus vieux que Princesse. Amoureux donne le biberon. La nana le remercie à peine. Style, « ah ouais le bib’ est tombé… » comme si c’était une miette de cacahuète, limite normal.
Je suis en train d’halluciner des yeux.
La nana et le mec prennent un verre tranquillos, tous les deux la clope au bec, pendant que le petit bonhomme, assis dans sa poussette, balance des pieds.
Je suis indignée. Complètement indignée.
La musique, style dance-techno-jungle-party-mix-bootleg, joue à fond les ballons. Pour vous dire, on a du mal à s’entendre. Même dans les chiottes, au fin fond du bar, porte fermée à double tour, j’trouvais encore qu’elle était monstrueusement forte c’te musique ! Mais qu’est-ce qu’ils ont à mettre le volume à fond comme ça ? Ils sont malades ou quoi ? Ils veulent qu’on perde nos oreilles ?
Bref… Ma hargne n’est aujourd’hui pas pour les patrons du bar. Quoique… Ne devraient-ils pas interdire la présence d’enfants à cette heure-là dans leur établissement ?
Ma hargne est dirigée vers cette bonne (« mauvaise » plutôt) femme qui, à plus de 21h00 un samedi soir, amène son fils dans un bar à la musique hurlante et à la fumée envahissante !
Le gamin s’ennuie. La mère, sans même le regarder (et puis quoi encore ?), lui r’file son portable, histoire qu’il lui foute la paix. Et quand le portable ne suffira plus, elle lui refilera son paquet de clope !!!!!
Je suis horrifiée. Scandalisée.
J’aurais envie de me lever et de lui dire « vous croyez que c’est un endroit pour un enfant ? ». Le pire, c’est qu’c’est moi qui passerais pour la chieuse de service, la coincée du cul ! On me répondrait un truc du genre « mais t’es qui toi pour me dire ça ? Dégage pétasse ! ». Merde alors ! Oui, chacun éduque ses enfants comme cela lui plait. Mais là, on n’est plus dans l’éducation, on est dans les droits de l’enfant, non ?
Quand j’habitais Paris, ça m’est arrivé une fois, d’ouvrir ma gueule dans un cas similaire. J’étais dans l’métro. Y’avait une folle qui hurlait sur ses 2 gamins de 5-6 ans environ. Les 2 enfants n’osaient pas bouger d’une oreille. Elle ne leur criait pas dessus, non ! Elle leur hurlait dessus comme un monstre, avec des gestes violents. Elle leur serrait les bras, leur donnait des coups derrière la tête… Ce jour-là, j’avais ouvert ma gueule. La folle m’a rembarré comme une merde et m’a insulté de tous les noms devant les autres voyageurs qui baissaient les yeux. Même les gamins m’ont regardés comme si j’avais fait une connerie... Elle les a pris violemment et ils sont descendus tous les 3 à la station suivante.
Ce jour-là, arrivée à l’agence, je me suis effondrée en larmes.
Ce jour-là, j’avais ouvert ma gueule, mais en fait, je n’avais rien fait.
Je vous laisse avec une publicité pour la Fondation NAPCAN (National Association for Prevention of Child Abuse and Neglect).
Children See Children Do - NAPCAN
Vidéo envoyée par ViaMedia