Après avoir été accusée de "violence machiste" par l'Institut espagnol de la femme, une publicité de Dolce & Gabbana a été interdite de diffusion dans le pays par treize sénateurs italiens.
La publicité pour la collection printemps/été 2007, lancée depuis une dizaine de jours dans les revues féminines et dans la presse quotidienne nationale, montre un homme torse nu luisant avec des lunettes noires retenant au sol par les poignets une femme en corset de satin noir et talons hauts. Autour d'eux, quatre (ou deux, selon les déclinaisons de la pub) autres hommes regardent la scène le visage impassible.(Ici, la pub en grand.)
Pour les sénateurs, cette publicité représente de manière très claire un incitation au viol collectif.
Les responsables de la firme italienne, eux, ont déclarés qu’ils retireraient cette photo mais uniquement du marché espagnol en ajoutant que les Espagnols étaient « un peu retardataires ».
Et cette campagne est juste un exemple parmi d’autres…
Il est évident que la pub a trouvé dans le sexisme un créneau, particulièrement pour choquer. Obligation d’être différent, d’interpeller, d’attirer les regards, d’offenser pour vendre.
Soit on voit des femmes dans leur cuisine (la bonne image de la femme gnan-gnan qui sort le bon plat du four), soit on voit des femmes dans des situations « limites », « extrêmes ».
Les femmes comme objets sexuels.
Aujourd’hui, rien de plus normal que de voir une paire de seins ou un petit cul dans une pub vantant les mérites d’une assurance, d’un yaourt ou d’un allume-feu.
Non, non, je ne joue pas ma Marie-Thérèse avec mon chemisier blanc et mon serre-tête écossais… non non non… croyez-moi… Mais franchement, ne pensez-vous pas qu’on peut se poser la question « où est la limite ? ».
Où est la limite ?
Oui, on peut (on doit ?) se poser la question. Surtout quand on regarde les chiffres... Effrayants, ils me donnent la nausée.
- En France, une femme est violée toutes les deux heures.
- En France, 25 000 cas de viols ont lieu chaque année et seulement 8 000 sont recensés "officiellement."
- En France, chaque mois, 6 femmes (oui, 6 femmes !) meurent sous les coups de leur conjoint.
Alors, oui, ce n'est " que de la pub". Mais la pub est le (premier) reflet d'une société. Des jeunes filles qui subissent des tournantes dans les cités, des femmes qui subissent des violences conjugales intolérables, des jeunes filles qui n'osent même plus affirmer leur féminité de peur d'attirer les regards, d'être traitées de pute ou d'être accusées de provocation...
Où est la limite ?
Bibis faites la pub... pas la guerre