1962.
Une séance de pose commanditée par la revue Vogue.
Pas de studio, mais un hôtel.
Hôtel Bel-Air à Los Angeles.
Marilyn arrive 5 heures en retard.
La fascination du photographe, Bert Stern, attise l’excitation de l’attente.
Éclairage minimal. Modèle sans maquillage, ou si peu : une légère touche rosée sur les lèvres, de la poudre et la fameuse ombre à paupières blanche rehaussée d’un trait d’eyeliner noir.
Marilyn se prête au jeu. Elle tombe le haut… puis le bas... avec pour seuls accessoires quelques foulards transparents, des colliers et des roses…
« Ce que je veux, c'est Marilyn à l'état pur. Je ne vois pas ce que les vêtements viendraient faire dans l'histoire. Seulement, déshabiller Marilyn, c'est aussi simple que d'aller en Égypte pour renverser une pyramide dans un verre de Martini" explique Bert Stern.
Les photos prennent des tons orangés, roses, pourpres ou sobrement grises.
Marylin s’ouvre.
Elle ne se cache plus derrière ses sourires hollywodiens.
Elle nous livre sa fragilité, physique et morale et les clichés, peu à peu, transpirent les bulles de champagne et la moiteur du lieu, jusqu’à épuisement... la jeune femme finit par s’endormir, sous l'objectif.
Le résultat est poignant, troublant.
Trop pour ces années-là.
Vogue commande une autre séance.
Marylin, cette fois-ci, maquillée et habillée. Longue robe noire.
2 571 clichés en tout.
Marilyn Monroe voit les planches contacts avant leur publication dans Vogue et marque d'une croix rouge celles qui ne doivent pas figurer dans le reportage.
Elle meurt un jour avant la sortie des images dans le magazine...
Bibis "Tout ce qui compte vaut la peine d'attendre" (M. R.)