« L’élégance du hérisson »
de Muriel Barbery est un roman sous forme de journal intime qui nous plonge,
tour à tout, au cœur même de chacun de deux personnages principaux.
L'histoire :
Une concierge, Mme Renée Michel,
la cinquantaine, une intellectuelle hors pair qui passe son temps à dissimuler
son intelligence. A-t-on déjà vu une concierge érudit ? Elle déteste les
riches qu’elle considère comme incapables de considérer les « petites gens »
comme des personnes à part entière.
Un habitante de l’immeuble,
Paloma, une petite fille de 12 ans issue d’une famille riche, surdouée et d’une
maturité qui en ferait rougir plus d’un. Son analyse de la vie, des gens qui l’entourent,
de sa propre famille, fait qu’elle décide de programmer son suicide.
L'avis de Lady :
Le roman, doté d’un riche
vocabulaire, révèle une écriture précise qui peut, à mon avis, rebuté certains
lecteurs. J’ai été souvent gênée par les longueurs inutiles de certaines
phrases et par les quelques exposés pseudo-philosophiques, parfois certes intéressants,
parfois malheureusement forcés. Muriel Barbery ne chercherait-elle pas à nous
en mettre plein la vue au lieu de nous laisser vivre son roman ? Est-ce de
l’étalage ou du partage ?
Un peu dommage car globalement le livre est intéressant, les personnages attachants
(que j’ai aimé Renée !!) et les descriptions croustillantes.
La note de Lady :
14/20.
Extrait :
« (…) Je m’appelle Renée.
J’ai cinquante-quatre ans. Depuis vingt-sept ans, je suis la concierge du 7 rue
de Grenelle, un bel hôtel particulier avec cour et jardin intérieurs (…). Je suis
veuve, petite, laide, grassouillette, j’ai des oignons aux pieds et, à en
croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. (…) Comme je
suis rarement aimable, quoique toujours polie, on ne m’aime pas mais on me
tolère tout de même car je corresponds si bien à ce que la croyance sociale a
aggloméré en paradigme de la concierge d’immeuble que je suis un des multiples
rouages qui font tourner la grande illusion universelle selon laquelle la vie a
un sens qui peut être aisément déchiffré. Et puisqu’il est écrit quelque part
que les concierges sont vieilles, laides et revêches, il est aussi gravé en
lettres de feu au fronton du même firmament imbécile que lesdites concierges
ont des gros chats velléitaires qui somnolent tout le jour sur des coussins
recouverts de taies au crochet. »
Bibis piquants