1992. « Les nuits
fauves » sortent au cinéma. 15 ans après, qui se souvient de Cyril
Collard ? Qui se souvient de ce jeune auteur, scénariste, compositeur,
réalisateur, mort à 35 ans du sida ?
Il y a 15 ans, le monde du
cinéma l’avait mis sur un piédestal, le film ayant été récompensé par 7 Césars en 1993 :
meilleur scénario, meilleur réalisateur, meilleure musique,
meilleur espoir féminin, meilleur premier film, meilleur montage et meilleur film
français.
Que reste-t-il de son
film ?
Que reste-t-il de son film qui
pourtant, malheureusement, est encore en parfaite cohésion avec la réalité
d’aujourd’hui.
Quand on regarde « Les
nuits fauves », on n’en ressort pas indemne. L’histoire de Jean et de
Laura nous touche, nous transperce. La force et la violence des dialogues,
l’humanité et la complexité des personnages, une mise en scène déroutante avec
une caméra toujours en mouvement, comme pour lutter contre l’inexorable destin.
Bouger, bouger, bouger. Encore bouger pour se sentir vivant. Ou du moins, avoir
la sensation de l’être.
Je me souviens très bien. J’étais allée
voir ce film avec une bande de copains... Yann, Stéphanie et les autres. En sortant de la salle, j’étais si
secouée que j’étais incapable de dire quoi que ce soit.
Jean était si proche de moi.
De lui. Laura était si proche de moi. De moi.
Que reste-t-il de ce film
aujourd’hui ?
La nouvelle génération en
a-t-elle seulement entendu parler ?
Bibis poignants
P.-S. 1 : bien qu’ayant aimé
ce film, je tiens à préciser que j’avais été extrêmement choquée par un point.
Jean, sur le point de faire l’amour avec Laura, attrape un préservatif. On voit
Laura, au courant de la séropositivité de Jean, reprendre le préservatif et le
jeter parterre. Ils font l’amour sans protection. Ce qui m’a dérangé, c’est que
Laura, après cela n’a, elle, pas attrapé la maladie… Que vont penser alors nos
enfants ? Que l’on peut coucher avec une personne séropo sans
danger ?
P.-S. 2 : Pas de
bande-annonce (elles en disent trop !), je vous laisse avec la vidéo de
Romane Bohringer qui reçoit le césar. Une séquence qui m’émeut jusqu’aux larmes…