Francis Evrard, 63 ans, a été accusé d'avoir enlevé, séquestré et violé
par pénétration digitale le petit Enis, âgé de
cinq ans au moment des faits, dans un garage de Roubaix, le 15 août
2007. Il avait déjà été condamné à trois reprises depuis 1975 pour des
attentats à la pudeur et des viols sur des mineurs. Pour ces faits, Francis Evrard a déjà passé 35 ans en prison. Petit rappel, Francis Evrard a commis ses premières agressions à l'âge de 16 ans.
La réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté
de 22 ans et d'un suivi socio-judiciaire sans limitation de durée ont
été requis vendredi dernier devant la cour d'assises de Douai.
Tous les psychologues se sont accordés à dire que Francis Evrad était - est - "un prédateur sadique et incurable", qu'il était - est - "un accusé irrécupérable" et que "le risque de récidive est quasi inéluctable". Il a été classé par les professionnels de santé dans la catégorie des "pervers structurels "qui ne cherchent" pas uniquement "à assouvir un désir mais qui aiment faire souffrir".
Tous. Sauf une personne. Seule Christine Pouvelle, maître de conférence et psychologue à Tourcoing (qui a rencontré 2 fois Evrard en novembre 2007) a estimé que Francis Evrard méritait qu'on lui laisse une "chance".
Quand j'ai entendu cette phrase sur France Inter, un matin dans ma voiture, ça m'a littéralement sidéré. Je conduisais mécaniquement, sans y réfléchir, regardant droit devant comme si je regardais cette femme droit les yeux. Comment avait-elle pu sortir une telle phrase ? Selon elle, Francis Evrard est accessible à "certains soins" qui lui permettraient "de se reconstruire en prenant en compte ses traumatismes et il prendrait peut-être conscience de la souffrance de l'autre." Mais comment cette femme a-t-elle pu avoir un tel discours ? Comment c'est possible ?
Evidemment, heureusement, elle était seule à penser ça. La cour en a décidé autrement. Même si , au moins pour le symbole, j'aurais aimé que la prison à vie soit prononcée (pas possible en France... ou très rare -> lire ci-dessous)... Car Evrard sera libérable en 2033, soit à l'âge de 87 ans. S'il survit jusque-là, à sa sortie de prison, il sera placé sous le régime du suivi "socio-judiciaire" avec une obligation de soins. Mais il sera sorti, quand même. Il pourrait même nous sortir un bouquin... Ou faire pire. Encore.