Un livre court qui se lit en une heure à peine.
L'histoire d'un jeune retraité qui décide d'adopter Léo, un petit vieux de 99 ans, rencontré dans la maison de retraite où séjournait sa tante.
Il nait alors une amitié, un tendre désir de partage. Léo perd peu à peu ses facultés, la vieillesse et la maladie vont rendre les choses compliquées. La tendresse vacille face à la lourdeur du fardeau...
L'écriture de Pierre Gagnon est très simple ; mais la simplicité signifie souvent un travail énorme. Les phrases sont justes, précises.
Un livre subtile.
A lire.
Extraits :
"Léo est devenu vieux. Les vieux oublient, s'étouffent, font répéter, voient trouble, tombent, n'en veulent plus, en veulent encore, ne dorment plus la nuit, dorment trop le jour, font des miettes, oublient de prendre leurs médicaments, nous engueulent tant qu'on serait tenté de les engueuler à notre tour, pètent sans le savoir, répondent quand on n'a rien demandé, demandent sans attendre de réponse, échappent puis répandent, ont mal, rient de moins en moins, gênent le passage, s'emmerdent, souhaitent mourir et n'y parviennent pas..."
« Certains jours, en après-midi, il n’a envie de rien. Il s’installe alors au salon pour ne plus bouger. Il peut y demeurer pendant des heures. Je glisse un oreiller derrière son dos pour l’aider à tenir. Il attend quelqu’un… Plus tard, devant l’évidence que personne ne viendra, il se remet en route pour sa chambre ou la salle de bains. Voilà, c’est tout. Ça s’appelle vieillir. Jamais on ne raconte ces choses-là, bien sûr. Ça n’intéresse personne. »