Tout a été écrit là-dessus bien sûr. Mes mots n'apporteront rien de nouveau. Mais je ne pouvais passer outre. Ce film, "La rafle", vu hier soir. Comme cet autre film, "Elle s'appelait Sarah", dont je vous parlais ici, succinctement. Succinctement justement parce que l'émotion était trop grande et que mes mots ne pouvaient être à sa hauteur.
Dépassée. J'étais dépassée.
Comme hier soir, ou à chaque fois que je regarde, que je lis, que j'écoute quelque chose sur cette partie de l'histoire. Submergée par des émotions que je ne contrôle plus. Des larmes que je ne peux étouffer.
Le film s'arrête. Je file dans la salle de bains, je me cache. Je veux me cacher. Je ne pleure pas, je chiale. Je ne pleure pas, je sanglote. Je ne pleure pas, je gémis. Je me mouche, j'essuie mes yeux, j'essaie de respirer.
Calme-toi...
Mais je sens que c'est là. La gorge bloquée, prête à se propager tel un déluge. Je monte. Je me mouche encore et encore. J'éteins la lumière. Le noir me va si bien. Impossible de retenir le barrage. Tout lâche. Les larmes encore, les images qui me reviennent, tous ces enfants qui ont tous le visage des deux miens, tous ces gens qui ont tous ma respiration et mon sang. Je suis bouleversée. Je suis bouleversée. Je suis bouleversée. Et je me dis que demain ça ira mieux. Que moi, demain, ça ira mieux. Et cette pensée me bouleverse encore plus. Mon émotion que je sais éphémère - tout du moins à cette intensité - me rend coupable.
Je prends un cachet, tente de calmer mon souffle et m'endors la tête sur un oreiller inondé de désolation.