Sur mes achats de l'autre jour, j'en ai lu déjà quatre. Le premier : "No et moi" de Delphine de Vigan.
L'histoire
Lou Bertignac a 13 ans, un QI de 160 et des questions plein
la tête. Enfant précoce et fantaisiste, elle rencontre un jour, à la gare
d'Austerlitz, No, une jeune fille SDF à peine plus âgée qu'elle. Elle décide
alors de sauver No, de lui donner un toit et une famille et se lance dans une
expérience de grande envergure menée contre le destin. Un regard
d'enfant précoce, naïf et lucide sur la misère du monde, un regard sur ce qui
nous porte et la part de poésie qui nous manque.
"No et moi" a reçu le prix des libraires en 2008.
Mon avis
À la lecture des premières pages, je me suis dit que j'étais tombée sur un livre mièvre frôlant la guimauve collante. Entrée en matière un peu naïve et écriture sans surprise, un peu facile. Et puis, après une quarantaine de pages, on entre dedans. On s'attache à cette petite Lou, à ses réflexions d'enfant si adulte. On se laisse embarquer. On ferme le bouquin en se disant qu'on a passer un bon moment et c'est déjà pas mal. Je terminerais en disant que c'est un très bon bouquin pour les ados.
Ma note
12/20 et je rajoute 1 point pour les extraits ci-dessous, donc 13/20.
Extraits (qui résonnent...)
"Parler je n'aime pas trop ça, j'ai toujours l'impression que les mots m'échappent, qu'ils se dérobent, s'éparpillent, ce n'est pas une question de vocabulaire ni de définition, parce que les mots j'en connais pas mal, mais au moment de les dire ils se troublent, se dispersent, c'est pourquoi j'évite les récits et les discours, je me contente de répondre aux questions que l'on me pose, je garde pour moi l'excédent, l'abondance, ce mots que je multiplie en silence pour approcher la vérité."
"Maintenant je sais une bonne fois pour toutes qu'on ne chasse pas les images, et encore moins les brèches invisibles qui se creusent au fond des ventres, on ne chasse pas les résonances ni les souvenirs qui se réveillent quand la nuit tombe ou au petit matin, on ne chasse pas l'écho des cris et encore moins celui du silence."
"Moi je sais que parfois il vaut mieux rester comme ça, à l'intérieur de soi, refermé. Car il suffit d'un regard pour vaciller, il suffit que quelqu'un tende sa main pour que l'on sente soudain combien on est fragile, vulnérable, et que tout s'écroule, comme une pyramide d'allumettes."
"Dans les livres, il y a des chapitres pour bien séparer les moments, pour montrer que le temps passe ou que la situation évolue, et même parfois des parties avec des titres chargés de promesses, La rencontre, L'espoir, La chute, comme des tableaux. Mais dans la vie il n'y a rien, pas de titre, pas de pancarte, pas de panneau, rien qui indique attention danger, éboulements fréquents ou désillusion imminente. Dans la vie, on est tout seul avec son costume, et tant pis s'il est tout déchiré."