"Pas ce soir, je dîne avec mon père" de Marion Ruggieri. L'histoire, mon avis, ma note, des extraits.
L'histoire
"Mon père appartient à cette génération qui, sous prétexte qu'elle est née après guerre et en plein progrès, a décidé que son combat d'une vie serait de ne pas
mourir. De ne pas mourir, donc de ne pas vieillir. D'arrêter le temps.
Au début, je croyais qu'il était le seul atteint. Et puisj'ai vu
d'autres spécimens, je les ai parfois côtoyés : les faux jeunes. Au
début je croyais que le syndrome ne touchait que les homme de son âge, les éternels "baby-bommers", puis je me suis aperçue que la génération suivante était pire. Déjà faux jeune à quarante ans. Voilà le problème. Les gens ne veulent plus mourir. Alors ils volent la vie de leurs enfants. Ce sont des ogres".
Mon avis
Le livre se lit très bien et très vite. La plume de Marion Ruggieri est simple et joyeuse et ca me va bien comme ça. On sourit souvent, on imagine très bien les personnages, on entre vite dans le récit. Ca n'est pas le livre de l'année, mais il a le mérite de divertir, et c'est déjà pas mal.
Ma note
14/20.
Extraits
"D'ailleurs, devant la glace, je ne ressemble à rien. Je n'existe pas. J'ai été ratatinée, compressée, par l'accélération de l'histoire. Je suis une fausse jeune de bientôt trente ans. Alors qu'à treize ans, je faisais de louables efforts pour m'habiller comme une pute, maintenant que je pourrais, je me déguise en ado mal dégrossie."
"Surtout, j'avais surmonté mon écouerement pour ce vieux corps sexy qui m'attirait. je me réconfortais en constatant que plus on vieillissait, plus on aimait les choses déguelasses, les trucs qui puent, l'inconnu. Le caviar, le fromage, les huîtres sont des trucs de vieux. Comme les partouzes. Le mécanisme est aussi vain qu'éculé : s'enfoncer dans le scabreux pour retrouver, paradoxalement, la pureté des sensations premières. Proust, sur le tard, avait parait-il besoin de voir des rats s'entre-tuer pour bander. mais quand on est jeune, on aime le Chavrou et les souffrances de Werther."