Direction Plomodiern, aux portes de la Presqu'île de Crozon, en plein coeur du Finistère.
7, rue de la Plage dans le Tom-Tom.
Je vais à l'Auberge des Glazicks, restaurant gastronomique, dirigé par Olivier Bellin, chef doublement étoilé.
Je me gare sur le parking juste en face du restaurant.
Première impression : j'avoue avoir été un peu déçue. La façade du restaurant est basique, une "maison" sans vraiment de cachet. Je m'attendais à un extérieur plus joli. Une note nous indique que désomais l'entrée se fait par le jardin. Plus agréable.
Je rentre dans le restaurant et là, coup de baguette magique, abracadabra, je sais que je vais vivre un bon moment.
L'accueil est impeccable, le personnel est délicat, présent, tout dans la mesure. Ni trop, ni pas assez. Le juste milieu, si difficile à trouver pour certains établissements, est ici d'une parfaite précision.
La salle de restaurant allie tradition bretonne et contemporain. Je comprends ce choix, je le trouve légitime, il est même parfaitement cohérent avec l'esprit du chef Bellin mais ce ne sont pas mes goûts, les tableaux exposés ne me plaisent pas.
J'apprécie en revanche les longs panneaux dentelés blancs ainsi que les sublimes créations en céramique de Nathalie Derouet qui offrent à la salle de restaurant une ambiance bretonne contemporaine comme j'aime.
Le repas.
Une expérience hors du commun. Vraiment.
Olivier Bellin a une réelle identité basée sur une cuisine en lien total avec son environnement. Chaque plat nous rappelle sa passion pour la Bretagne, pour ses racines, pour son histoire. Les produits choisis, les plats du "pays" réadaptés et sa façon intelligente de sublimer le terroir breton m'ont réellement touchée.
A l'apéritif...
- Croquette de coques au blé
noir (pas sur la photo)
- Beignet de homards
- Verrine de panna cotta blé
noir, mousse de betteraves
- Cornette jambon de pays,
haricots verts, échalotes, chantilly de wasabi
- Œuf mimosa revisité
meringué
- Macaron curry, mousse foie
gras et pamplemousse
Inutile de vous préciser que tout était délicieux mais je dois dire que la cornette m'a particulièrement épatée. Des ingrédients simples cuisinés d'une façon absolument sublime. Je déteste le wasabi mais là, il était délicieux. Pas du tout fort comme je le craignais, mais très subtil.
Entrée n°1...
- Velouté de cœur de
palmier, encre de seiche et émulsion cœur de palmier
Une entrée é-pa-tante. Le gwenn ha du dans toute sa splendeur. Trois couches, trois températures (frais sur le dessus à chaud au fond du verre), trois textures (de l'émulsion très fluide à la crème onctueuse). Je n'avais jamais mangé de coeur de palmier chaud et j'ai été très surprise par le côté olfactif de cette entrée. Aucune odeur de coeur de palmier, j'ai trouvé que ca sentait (très très bon) les champignons.
Une entrée parfaite. Des saveurs que je ne connaissais pas. C'est un de mes coups de coeur de ce repas.
Pain beurre... le duo breton...
Une multitude de pains différents (gros coup de coeur pour le pain encre de seiche/crevettes grises) et deux beurres (on est en Bretagne oui ou non !) : un "nature" au beurre salé et un au blé noir (une tuerie).
Entrée n°2...
- Coquilles Saint-Jacques
tranche avec tome fumée aux algues, langue de cochon séchée, vinaigrette au
café, accompagnées de girolles et d’amandes
Attention alerte rouge - ou plutôt alerte Noir et Blanc (#gwennhadu) - ce plat est une véritable tuerie. J'ai été littéralement époustouflée par le mélange des saveurs terre-merre, la Saint-Jacques et la tome, la Saint-Jacques et la langue de cochon, le jus absolument divin... J'ai été sans voix. La cuisson très claire des Saint-Jacques est impeccable. Très sincèrement, je ne sais pas si j'ai déjà mangé quelque chose d'aussi bon. Deuxième coup de coeur de ce repas (avec l'entrée précédente).
Plat n°1...
- Kig Homardz (Homard / Cochon / Blé Noir)
Olivier Bellin retravaille très souvent des plats traditionnels bretons, en voici la preuve avec le "Kig Homardz", vrai kig ha farz revisité. Les notes de zestes de citron, la présence d'ananas sur la saucisse et la cuisson du homard continuent à m'impressionner.
Plat n°2
- Bar, condiment betterave rouge moutarde, mousseline céléri
La cuisson du poisson est sublime, bien nacrée, la sauce est délicieuse... mais je dois avouer que ce plat était peut-être le "plat en trop" dans le menu. Je l'ai adoré (qui n'aimerait pas ?) mais j'ai été moins surprise par les saveurs. Il n'y a pas eu d'étonnement.
Dessert...
- « Faux gâteau » de semoule mousse chocolat blanc, sorbet orange sanguine et fenouil, meringue et espuma à la violette
Un dessert étonnant. Je ne suis pas fan de l'anis, mais le gâteau au chocolat blanc avec son voile au caramel blanc était dément. L'alliance des couleurs, les différentes textures entre le moelleux du gâteau, le froid du sorbet, le croquant de la framboise et le fondant du voile de caramel font de ce dessert un magnifique plat.
Au café...
- Financier noisette
- Calisson aux cranberries
- Caramel au beurre salé
- Barre chocolat
- Pâte de fruits
Tout était divin, mais je porte une mention spéciale au caramel au beurre salé. J'en ai gouté des tonnes, celui-là m'a chaviré. Celui-là est LE caramel au beurre salé et renvoie pour le coup tous les autres caramels au beurre salé, quels qu'ils soient, à un niveau médiocre.
Parlons prix...
Dès que l'on voit "restaurant étoilé", on se dit souvent que cela va être hors de prix. On se dit souvent aussi, en sortant d'un restaurant "lambda" que "c'était cher pour ce que c'était". A l'Auberge des Glazicks, les prix sont justes. Vraiment. Chaque menu a un prix cohérent. On se dit vraiment que oui, "ça les vaut". Aucun regret à la présentation de la note.
En conclusion...
En conclusion, l'Auberge des Glazicks est à mon avis un incontournable dans la région. Que vous soyez, comme moi, bretons, ou que vous soyez touristes, l'étape Olivier Bellin vous fera (re)découvrir une Bretagne sublime, entre traditions et modernité.
On sent dans la cuisine d'Olivier Bellin des émotions anthentiques et un amour inconditionnel pour notre région.
Olivier Bellin m'a fait penser à un Xavier Grall des fourneaux. Tous les deux défenseurs poétiques de cette "terre dure de dunes et de pluies". L'un avec ses mots, l'autre avec sa cuisine. "On ne naît pas Breton, on le devient, à l'écoute du vent, du chant des branches, du chant des hommes et de la mer." Et à la cuisine d'Olivier Bellin.
Je n'attends qu'une seule chose, c'est d'aller goûter aux autres plats, d'aller découvrir d'autres saveurs, être à nouveau surprise, sourire à la dégustation...
A côté du restaurant se trouve l'hotel "La maison des Glazicks". Il parait que les chambres sont très jolies. Si j'y vais un jour, je vous dirais !
Merci à Olivier Bellin, à sa brigade et son personnel pour ce moment sublime.
@ladyblogue
L'Auberge des Glazicks (restaurant) // La maison des Glazicks (hôtel)
7 rue de la Plage
29550 Plomodiern
Tél. 02 98 81 52 32
Crédits photos :
Photo d'Olivier Bellin : O.Marie / goutsdouest.fr
Autres photos : @ladyblogue
EDIT (28/11/2012)
Suite à ce repas, suite à ce billet, j'ai eu la chance de rencontrer Olivier Bellin. J'en ai fait un sujet pour un de mes billets d'humeur pour Ouest-France. A LIRE ICI.