9h05 : arrivée à l’hôtel où avait lieu la réunion. Face à la mer. Bien.
Dehors, sur la terrasse, 3 hommes en costards cravate qui fument leur clope. J’me suis tout de suite dit qu’ils faisaient partie du lot. Voiture garée, je les rejoins.
Bingo, j’avais raison : tout le monde était « sapé ». Les hommes en costard noir, chemise, chaussures en cuir. Les femmes en p’tit tailleur pantalon noir classicos et p’tites chaussures noires classicos. Et moi, bien sûr, je dénotais un peu : pantacourt en jeans, converse jaune citron, tunique un peu style bohème couleurs été. Mais j’m'en foutais, pour moi, c’était eux qui dénotaient…
J’avais jamais vu autant de « classicisme » et autant de « strictitude » (ça y est, je me ségolènise !) dans cet univers qu’est la pub !
9h10 : Pas l’temps de discuter (de toutes façons, pas très envie), hop, faut rentrer dans la salle de réunion. Rétroprojecteur, bouteilles d’Evian et zou, en avant pour 3 heures de chiffres. L’horreur (rappelez-vous, je déteste les chiffres !). Je n’avais jamais vécu ça avant et autant vous le dire que je ne me sentais pas du tout à ma place. Je n’avais pas l’impression d’être en réunion d’une agence de communication, mais plutôt en réunion d’une société de photocopieur ! Le cliché du commercial de base jusqu’au bout des ongles.
Tête par tête, un par un (on était une vingtaine !), comme du bétail, chacun parle de ses marges brutes, de ses chiffres, de ses« prévi »…
Mon Dieu… Qu’est-ce que j’fous là ? Mon intervention à moi a dû durer 1’00 à tout casser, quand d’autres prenaient 20 min… Les dinguos !
12h15 : Stop, la boîte régale, c’est cadeau, on va manger. J’avais une faim de loup, mais calmons-nous. Buffet minimaliste… pour 20 personnes. Pas d’bol pour moi : plein de trucs que mon état de femme enceinte interdise : fromage au lait cru (tranche de roquefort aux poires), fruits de mer, rillettes de poissons crus. J’me venge comme une taré du gosier sur la salade ! La plupart de mes collègues se sont relevés pour se resservir mais manque de bol, le buffet était déjà vide ! Trop peu. Un sou est un sou, hein ! Ensuite, petit dessert et petit café. Le tout, service inclus, en 1 heure. Faut pas déconner.
13h10 : Rebelote. Là, un intervenant journaliste, spécialiste des nouvelles communications, vient nous parler des blogs et des wikis. J’me suis réveillée d’un coup ! Chouette, un sujet intéressant. Mais le bonhomme, somme tout sympathique, présenté comme « une grosse pointure », n’a, à mes yeux, pas assuré une crêpe au sucre. Car franchement, j’aurais fait 10 000 fois mieux que lui. Il parlait des blogs comme moi je pourrais parler de la masturbation des bigorneaux sur les rochers de Saint-Malo, c’est-à-dire sans savoir rien sur rien.
Il nous parle de plates-formes gratuites (il cite Typepad !?), il nous dit qu’un blog ne peut graphiquement être très créatif, très joli (j’espère que le mien, en toute modestie, l’est un chouillat), il nous dit que bloguer ne représente pas beaucoup d’investissement de temps (………….), il nous dit que 40% des blogs sont des blogs dits « intimes » et que là-dedans c’est quasiment que des adolescents qui parlent de leurs malheurs et de leurs problèmes, il parle de Loïc Le Meur en le descendant en flèche sans arguments et j’en passe et des meilleurs. J’interviens de temps à autre (ben oui ceux qui m’connaissent savent bien que j’ai du mal à la fermer !), il voit bien que je ne suis pas d’accord sur plein de trucs et du coup, j’la ferme pour ne pas éveiller de soupçon sur ma présence dans la blogosphère.
L’heure tourne difficilement.
La fin arrive.
Je pars, ou plutôt, je m’enfuis.
Bibis bientôt C.V. et courriers !